Tempête Ciaran à Reims: des dizaines d’habitants confinés au quartier Europe, intervention des pompiers place de l’hôtel de ville

Annoncée depuis plusieurs jours, la tempête Ciaran est arrivée comme prévu dans le département de la Marne ce jeudi 2 novembre, avec des bourrasques qui ont commencé à souffler violemment aux alentours de 4 heures du matin. En fin d’après-midi, le dernier bilan communiqué par le service départemental d’incendie et de secours de la Marne (SDIS 51) faisait état d’une quinzaine d’interventions pour des « chutes de matériaux », principalement à Reims. Aucun blessé n’est à déplorer.

L’intervention la plus conséquente s’est déroulée rue Marcel-Falala, au quartier Europe, où plusieurs dizaines d’habitants d’un immeuble ont été confinés chez eux jusqu’en début d’après-midi. L’alerte fut donnée à 7 h 10, en raison d’un risque de chute des tôles en acier du toit (l’une d’elles était suspendue dans le vide, à une quinzaine de mètres de hauteur). L’unité spécialisée des secours en milieu périlleux est intervenue mais vers 10 h 30, « après plusieurs tentatives pour découper les morceaux et fixer le toit », décision était prise d’y renoncer à cause de la violence du vent.

« Il est impossible de fixer les plaques. Quand le vent s’engouffre sous la toiture, nos pompiers dessus se soulèvent en même temps qu’elle. Si elle s’envole, ils partent avec  », expliquait le commandant des opérations de secours. « Nous allons donc établir un périmètre de sécurité en condamnant toute la rue Marcel-Falala et l’école voisine, là où les tôles risquent d’être emportées, en espérant qu’elles tiennent jusqu’au début d’après-midi. » Elles ont tenu. La surface totale était de 2 000 m2.

La mesure de confinement a concerné huit cages d’escalier de cinq étages chacune (deux autres sont désaffectées à l’angle de l’immeuble). La rue Marcel-Falala était interdite d’accès, de même que l’école élémentaire Général-Carré, fermée en cette période de vacances, à une exception : les enfants d’un centre de loisirs y mangent le midi avec leurs accompagnateurs. Ils ont eu l’autorisation de s’y rendre, mais en passant à l’arrière par les cuisines, à l’abri d’éventuelles chutes des tôles, avec interdiction de fréquenter la cour. « Tant qu’ils sont à l’intérieur de l’école, ils ne courent aucun danger », rassurait un pompier.

La tempête passée, la sécurisation du toit devrait être confiée par le bailleur à une entreprise.

Un arbre tombe devant la caserne des pompiers…

En matinée ailleurs à Reims, rue Roger-Salengro, une antenne et une cheminée menaçaient de tomber sur les toits voisins tandis qu’à Warmeriville, un arbre a chuté… devant le centre de secours ! Vers 5 heures, des branches d’arbres ont bloqué la circulation à côté d’une autre caserne des pompiers, sur l’avenue Marchandeau à Reims, ainsi que rue des Bons-Malades.

Des chutes d’arbres ou de branches ont également été signalées sur la RN31 dans la traversée des bois de Muizon, aux sorties de Fismes route de Soissons, de Merval et du hameau de Villette, entre Pourcy et Sermiers, Sept-Saulx et Val-de-Vesle, après Pargny-lès-Reims ou encore sur la route de Louvois au niveau du Craon-de-Ludes. Un lampadaire est tombé sur le pont de la rue Hildevert-Lefèvre à Fismes.

À Cormontreuil aussi, le premier coup de vent de la nuit s’est fait sentir. Une enseigne, située à environ six mètres de haut, menaçait de se décrocher rue de la Sentelle. Des tuiles branlantes qui risquaient de tomber d’une hauteur de cinq mètres ont été sécurisées rue Nouvelet-Bouy à Witry-lès-Reims, une tôle ruelle du Coin-Colbert à Pomacle, des morceaux de tôles et d’acier allée Evariste-Gallois à Reims ainsi que des plaques d’aluminium rue Emile-Zola. Au centre commercial Carrefour de Tinqueux, ce sont deux tôles de trois et quatre mètres de longueur qui sont tombées à proximité des arrêts de bus.

Les pompiers devant l’hôtel de ville

En début d’après-midi, les pompiers sont intervenus rue Pierre-Brossolette à Reims pour déposer des morceaux de zinc à une dizaine de mètres de hauteur. Ils en ont profité pour retirer d’autres éléments menaçant de tomber. Une tôle a été enlevée rue de la Liberté, une autre rue Saint-Brice à Pontfaverger, d’autres encore rue Pierret à Reims (elles bougeaient dangereusement à 15 mètres de haut).

La place de l’hôtel de ville a également reçu la visite des pompiers, intervenue vers 14 h 45 pour sécuriser un morceau de corniche qui menaçait de tomber du cinquième étage d’un immeuble, côté rue Thiers, en surplomb d’un trottoir très fréquenté. Un périmètre de sécurité limité au trottoir, a été établi.

Le gros de la tempête était attendu entre midi et 14 heures. Les vents ont progressivement baissé d’intensité au cours de l’après-midi.